Beaucoup de femmes ont été pionnières dans le développement, à l’époque où les métiers les plus prestigieux – et les plus masculins – étaient plutôt orientés vers la construction des ordinateurs. Grace Hopper, créatrice du langage Cobol, un des premiers langages de programmation, Ada Lovelace à l’origine du premier algorithme destiné à être exécuté par une machine, Radia Perlman, surnommée « la mère d’internet » pour ses contributions majeures aux protocoles de réseau…. . Chloé Masse, a compilé ces « oubliées de l’histoire » dans une application baptisée Her story.
La Présidente du réseau Cyberelles, Samia Ghozlane, a rejoint en juin le rejoint le Governing Board du Women in Digital Forum (WID Forum).
« Je suis honorée de rejoindre de rejoindre le WID Forum, déclare Samia Ghozlane, tout au long de ma carrière, je me suis investie dans l’inclusion et la diversité dans le numérique afin qu’à la fois la formation et les opportunités professionnelles puissent être accessibles à toutes et tous quel que soit le parcours antérieur. Le WID Forum offre une opportunité structurée de poursuivre cet engagement en reliant l’expérience terrain aux politiques publiques et stratégiques menées au sein de l’Union Européenne. Je me réjouis de contribuer à cet effort collectif et de contribuer à façonner un avenir numérique qui reflète toute la diversité de notre société.
L’Atlas de la tech est un ouvrage d’éducation et de sensibilisation, c’est le premier livre publié par Chut Magazine qui explique le fonctionnement de l’univers numérique grâce à des cartes imaginaires. Son objectif :
engager le dialogue en famille, sur ce sujet qui crispe,
faire le pari de l’intelligence et de l’émancipation, grâce à des infos solides,
présenter la tech et ses enjeux aux adolescents et leur famille, sous une forme ludique, avec un parti-pris graphique joyeux, comme tous les magazines Chut!
Selon l’indice entrepreneurial français 2023, l’engagement entrepreneurial féminin progresse. Toutefois, pour l’Insee, les femmes restent minoritaires dans le secteur du numérique. Seuls 24 % d’entre elles évoluent dans ce domaine. Au sein de l’écosystème numérique français, plusieurs femmes entrepreneures sont incontournables. Si le secteur de la technologie reste encore masculin, leur réussite démontre que les femmes peuvent devenir des actrices majeures de l’innovation.
L’enquête Gender Scan 2024 a été réalisée en ligne de mai 2024 à janvier 2025. Plus de 1900 apprenantes et apprenants des écoles françaises d’ingénieurs y ont répondu. Elle met en évidence deux défis majeurs :
le manque d’attractivité des filières scientifiques et techniques auprès des jeunes femmes;
la persistance des stéréotypes de genre qui influencent leur orientation dès le plus jeune âge.
Plus de 40 % des apprenantes en école d’ingénieurs déclarent avoir été dissuadées de s’orienter dans les filières STIM. En France, les femmes sont significativement plus dissuadées que les hommes d’étudier dans les domaines scientifiques et techniques. Les enseignants restent les prescripteurs clés pour les apprenantes. À la différence des années précédentes, les amis / pairs arrivent désormais en deuxième position, ce qui confirme un maintien, voire un renforcement des biais genrés chez les plus jeunes. L’entourage familial continue de jouer aussi un rôle non négligeable.
Résultats de l’enquête nationale Elles bougent avec l’institut OpinionWay
Cette étude, intitulée « Carrières en Sciences : L’Orientation est-elle Toujours Genrée en 2024 ? », realisée en mars 2024, auprès de 6 125 femmes, dont 4 202 ingénieures et techniciennes en activité et 1 923 étudiantes en formation.cherche à comprendre les facteurs qui influencent les choix de formation et de carrière des femmes dans les domaines scientifiques et techniques. Elle vise également à identifier les obstacles persistants qui freinent leur représentation dans ces secteurs cruciaux.
Elles s’appellent Ada Lovelace, Grace Hopper, Hedi Lamar, Mary Keller, Margaret Hamilton, etc. ce sont toutes des pionnières de l’Internet et de la Tech en général.
Commençons par Ada Lovelace qui a créé le premier programme informatique en 1843. Elle a réalisé les premières ébauches d’une écriture formelle des instructions à employer avec une machine analytique pour réaliser des calculs donnés. Fille du poète britannique (lord Byron) et d’une mathématicienne (Anne Isabella Milbanke), Ada Lovelace a collaboré avec le mathématicien Charles Babbage, inventeur d’un système mécanique considéré comme le précurseur des ordinateurs.
Passons à Hedy Lamarr actrice, productrice de cinéma qui a joué avec les plus grands réalisateurs King Vidor, Victor Fleming, Cecil B. DeMille, etc. Mais outre sa carrière réussie au cinéma, elle a marqué l’histoire scientifique car Hedy Lamarr est aussi inventrice. Elle a déposé en 1941 un brevet pour sécuriser les télécommunications, toujours en usage dans les liaisons wifi et bluetooth.
En 1945, Kay McNulty, Betty Jenning, Betty Snyder, Marlyn Meltzer, Fran Bilas, Ruth Lichterman, surnommées les «ENIAC six», ont été les premières à programmer l’ENIAC, l’un des premiers ordinateurs de l’histoire. L’ENIAC est l’acronyme de l’expression anglaise Electronic Numerical Integrator And Computer – Ordinateur et Intégrateur numérique électronique.
Quant à Grace Hopper, elle a imaginé la notion de «compilateur» en développant le premier modèle d’ordinateur en 1952. Elle a ainsi créé le premier compilateur, un programme capable d’associer un code source et un langage plus accessible pour les développeurs.
Mary Keller, elle, soutient la première thèse en informatique. Alors que les femmes n’avaient pas le droit d’accéder aux centres informatiques, elle participe au développement du BASIC et obtient un doctorat en 1965.
Margaret Hamilton, cette informaticienne, à qui on doit le terme de « software engineering », mais surtout c’est elle qui conçut le système embarqué du programme spatial de la mission Apollo 11 au cours de laquelle, pour la première fois, des hommes se sont posés sur la Lune, le 21 juillet 1969.
Comme on le voit du 19e siècle jusqu’après la Seconde Guerre mondiale, la programmation est essentiellement effectuée par des femmes. Dans les années 50, la moitié des effectifs du secteur informatique sont des femmes. Les femmes resteront d’ailleurs majoritaires jusqu’à dans les années 70. Dans les années 80, 40 % des diplômes informatiques étaient délivrés à des femmes en Europe et aux Etats-Unis.
Dans les années 1990, deux phénomènes sont déterminants dans la chute du nombre des femmes dans les filières numériques :
La montée en puissance de l’informatique qui est devenue un enjeu stratégique pour les entreprises et les Etats. Elle a ainsi gagné en prestige et les hommes s’y sont engouffrés en masse au détriment des femmes.
L’apparition des ordinateurs individuels a permis d’équiper quasi exclusivement des hommes (les pères et leurs fils) au sein des foyers.
Or l’histoire démontre que lorsqu’un champ de savoir prend de l’importance dans le monde social, il se masculinise. A ce sujet, découvrez le livre très intéressant Les oubliées du numériquede Isabelle Collet, informaticienne, enseignante-chercheuse à l’université de Genève.
Trois exemples de métiers qui ont suivi cette évolution :
Dans les années 1980-1990, lorsqu’on parlait de sécurité informatique, on retrouvait 20 % de femmes qui travaillait dans ce domaine. En 2020, on parle désormais de cybersécurité, enjeu stratégique, le résultat est que seules 11% de femmes travaillent dans ce domaine.
En 1990, le métier «d’employé et d’opérateur de l’informatique» était ainsi surtout composé de femmes opératrices de saisie, ensuite ces postes sont devenus des « postes d’opérateurs d’exploitation en informatique », bien plus qualifiés et gagnent en importance, ils sont donc désormais principalement occupés par des hommes.
Jusqu’en 1960, les « postes de codages » des ordinateurs étaient ainsi presque exclusivement féminins en Grande-Bretagne. En 1965, aux États-Unis, on trouve 30 % de femmes en programmation. En 1982, 35 % des emplois d’informaticiens en France sont occupés par des femmes. Aujourd’hui l’importance du traitement et de l’analyse des données et l’avènement de l’intelligence artificielle font que seulement 12 % de femmes travaillent dans ce secteur en France.
Comment favoriser la mixité dans le numérique ?
La sous-représentation des femmes dans le secteur du numérique représente une régression sociétale porteuse d’inégalités et elle a un coût économique.
Aujourd’hui, le secteur numérique est l’un des moteurs de l’économie, avec des entreprises qui connaissent des croissances importantes et transforment la société. C’est le secteur qui générera le plus de nouveaux emplois dans les années à venir : l’emploi dans le numérique progresse 2,5 fois plus vite que dans les autres secteurs. En exclure les femmes est dommageable, car cela les priverait d’opportunités d’emploi dans un secteur en forte croissance, aux statuts plus stables, aux perspectives de carrières prestigieuses et fortement rémunérées.
De même, d’un point de vue économique, selon la Commission Européenne, si les femmes occupaient autant d’emplois que les hommes dans le numérique, il s’ensuivrait un gain d’environ 9 milliards d’euros par an pour le PIB européen.
Quant à la France, la parité dans le numérique générerait 10% de PIB supplémentaire d’ici à 2025 selon une étude de McKinsey
Cette étude répond à la préoccupation naturelle de toute école d’informatique : comprendre comment se construisent les choix d’orientation des lycéennes et des lycéens, ainsi que la perception de leurs parents, aboutissant aujourd’hui à une sous-représentation des femmes dans les écoles d’informatique, mais aussi dans le secteur du numérique. Date du terrain : du 29 octobre au 5 novembre 2021 Échantillon : 800 lycéens, constituant un échantillon national représentatif des lycéens français.; 400 parents de lycéens, constituant un échantillon national représentatif de parents de lycéens.
Paris, 17 avril 2019 -Maison de la Radio- 7e édition la Journée de la Femme Digitale.
Samia Ghozlane,Présidente de Cyberelles et directrice de la Grande Ecole du Numérique (GEN), est intervenue avec Orélia Sokambi, ancienne apprenante d’une formation labellisée GEN devenue développeuse web Fullstack PHP, sur le thème « Elles forment aux grands enjeux de demain » à la Journée de la Femme digitale 2019.
Dans une société où la technologie et le digital sont omniprésents dans tous les secteurs d’activité, les femmes restent minoritaires. La table ronde, qui s’est tenue au parlement européen le lundi 7 mai 2018, avait pour objectif de débattre sur les raisons pour lesquelles les femmes restent sous-représentées dans les domaines de l’IT et du digital. Expertes, entrepreneures et chercheuses participant à cet événement ont débattu de l’impact sociétal bénéfique pour les femmes à poursuivre une formation et une carrière IT ainsi que de l’importance vitale de la participation égale des femmes dans ces secteurs d’activités. Un aperçu des actions prévues par l’UE pour renforcer la présence des femmes dans le secteur IT/digital ainsi que des initiatives civiles concrètes ont été présentées.
Programme Panel: Women in Technology and Innovation @ European Parliament
This event is hosted by Beatriz Becerra Basterrechea, MEP.
13:30 Entry to the European Parliament (Registration)
14:00 – 14:10 Introductory speech by Diane Reisse, EU Project and Communications Manager – EPN (BE)
14:10 – 14:20 Dr Konstantina Davaki – London school of Economics and Political Science (UK)
14:20 – 14:30 Katleen Dewaele – Communications and Philanthropies Lead at Microsoft (BE)
14:30 – 14:40 Angie Smets –Technical and Pedagogical Director at School 19 (BE)
14:40 – 14:50 Samia Ghozlane – President of Cyberelles Network and Director of Grande Ecole du Numérique (FR)
15:00 – 15:10 Julie Foulon – Founder of Girleek (BE)
15:10 – 15:20 Dr Marie-Francine Moens – Katholieke Universiteit Leuven (BE)
15:20 – 16:00 Q&A session
Samia Ghozlane, Présidente de Cyberelles et Directrice de la Grande Ecole du Numérique y a participé. Voici les éléments principaux de son intervention :
Certains domaines du digital tels que la programmation, l’intelligence artificielle, le Data Analytics, etc. sont dominés par les hommes. Seulement 27% des femmes dans le digital en France et moins de 10% sont des développeuses. Dans les écoles d’ingénieurs, seulement 5% des professeurs sont des femmes.
Au sein de la Grande Ecole du Numérique, seulement 20% des apprenants sont des femmes, l’objectif est d’atteindre 30% (50% serait encore mieux !). Le Conseil d’orientation pour l’emploi en 2017 mentionne que 80 000 postes seraient non pourvus dans les nouvelles technologies de l’information et de l’électronique faute de profils adaptés. A l’échelle européenne, il manquerait 750 000 professionnels du numérique en 2020. Le digital a besoin de femmes et il peut être une magnifique opportunité professionnelle pour elles!
Cyberelles a démarré en 1999 comme un « Business club » avec un petit groupe de femmes pionnières du digital. L’idée était de créer réseau du support mutuel, de solidarité et de partage pour les femmes dans ce qui était à l’époque le Web, secteur dominé par les hommes. Pour Cyberelles, la faible représentativité des femmes dans le digital, commence par le peu d’attractivité pour la technologie et l’IT des jeunes filles dès le collège, qui se poursuit au lycée, devient évidente dans l’enseignement supérieur. Le digital reste un secteur où les jeunes femmes hésitent à s’orienter et cela pour plusieurs raisons : image du geek, absence de rôles modèles, métiers « désincarnés », etc. Ainsi, dans le domaine des startups, les levées de fonds par les femmes, une proportion très élevée (84%) de ces levées est de l’amorçage, 13% (1er tour) et 3% (second tour). La proportion d’amorçage est bien plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Cela pourrait indiquer un manque de confiance dans la solidité chez les startups fondées par les femmes.
Alors que faire face ces constats? Et pourquoi se priver de 50% des talents dans le domaine digital alors que les entreprises peinent à recruter et que le secteur est porteur d’opportunités professionnelles? Cyberelles et la Grande Ecole du Numérique ont décidé d’intégrer le collectif femmes@numérique qui comprend une quarantaine d’organisations. Ce projet ambitieux a pour objectif de promouvoir la place des femmes dans le secteur du numérique. Sans les femmes, le digital n’est ni envisageable, ni acceptable ! Un appel à inscription est lancé pour créer un annuaire des « 10 000 femmes du numérique ». Femmes du digital, rejoignez cette initiative et inscrivez-vous ici.
Quelques photos du panel et de l’audience au Parlement Européen – Bruxelles – 7 mai 2018