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Les femmes et la Tech : une vielle et…

Elles s’appellent Ada Lovelace, Grace Hopper, Hedi Lamar, Mary Keller, Margaret Hamilton, etc. ce sont toutes des pionnières de l’Internet et de la Tech en général.

Commençons par Ada Lovelace qui a créé le premier programme informatique en 1843. Elle a réalisé les premières ébauches d’une écriture formelle des instructions à employer avec une machine analytique pour réaliser des calculs donnés. Fille du poète britannique (lord Byron) et d’une mathématicienne (Anne Isabella Milbanke), Ada Lovelace a collaboré avec le mathématicien Charles Babbage, inventeur d’un système mécanique considéré comme le précurseur des ordinateurs.

Passons à Hedy Lamarr actrice, productrice de cinéma qui a joué avec les plus grands réalisateurs  King Vidor, Victor Fleming, Cecil B. DeMille, etc. Mais outre sa carrière réussie au cinéma, elle a marqué l’histoire scientifique car Hedy Lamarr est aussi inventrice. Elle a déposé en 1941 un brevet pour sécuriser les télécommunications, toujours en usage dans les liaisons wifi et bluetooth.

En 1945, Kay McNulty, Betty Jenning, Betty Snyder, Marlyn Meltzer, Fran Bilas, Ruth Lichterman, surnommées les «ENIAC six», ont été les premières à programmer l’ENIAC, l’un des premiers ordinateurs de l’histoire. L’ENIAC est l’acronyme de l’expression anglaise Electronic Numerical Integrator And Computer – Ordinateur et Intégrateur numérique électronique.

Quant à Grace Hopper, elle a imaginé la notion de «compilateur» en développant le premier modèle d’ordinateur en 1952. Elle a ainsi créé le premier compilateur, un programme capable d’associer un code source et un langage plus accessible pour les développeurs.

Mary Keller, elle, soutient la première thèse en informatique. Alors que les femmes n’avaient pas le droit d’accéder aux centres informatiques, elle participe au développement du BASIC et obtient un doctorat en 1965.

Margaret Hamilton, cette informaticienne, à qui on doit le terme de « software engineering », mais surtout c’est elle qui conçut le système embarqué du programme spatial de la mission Apollo 11 au cours de laquelle, pour la première fois, des hommes se sont posés sur la Lune, le 21 juillet 1969.

Comme on le voit du 19e siècle jusqu’après la Seconde Guerre mondiale, la programmation est essentiellement effectuée par des femmes. Dans les années 50, la moitié des effectifs du secteur informatique sont des femmes. Les femmes resteront d’ailleurs majoritaires jusqu’à dans les années 70. Dans les années 80, 40 % des diplômes informatiques étaient délivrés à des femmes en Europe et aux Etats-Unis.

Dans les années 1990, deux phénomènes sont déterminants dans la chute du nombre des femmes dans les filières numériques :

  1. La montée en puissance de l’informatique qui est devenue un enjeu stratégique pour les entreprises et les Etats. Elle a ainsi gagné en prestige et les hommes s’y sont engouffrés en masse au détriment des femmes.
  2. L’apparition des ordinateurs individuels a permis d’équiper quasi exclusivement des hommes (les pères et leurs fils) au sein des foyers.

Or l’histoire démontre que lorsqu’un champ de savoir prend de l’importance dans le monde social, il se masculinise. A ce sujet, découvrez le livre très intéressant Les oubliées du numérique de Isabelle Collet, informaticienne, enseignante-chercheuse à l’université de Genève.

Trois exemples de métiers qui ont suivi cette évolution :

Dans les années 1980-1990, lorsqu’on parlait de sécurité informatique, on retrouvait 20 % de femmes qui travaillait dans ce domaine. En 2020, on parle désormais de cybersécurité, enjeu stratégique, le résultat est que seules 11% de femmes travaillent dans ce domaine.

En 1990, le métier «d’employé et d’opérateur de l’informatique» était ainsi surtout composé de femmes opératrices de saisie, ensuite ces postes sont devenus des « postes d’opérateurs d’exploitation en informatique », bien plus qualifiés et gagnent en importance, ils sont donc désormais principalement occupés par des hommes.

Jusqu’en 1960, les « postes de codages » des ordinateurs étaient ainsi presque exclusivement féminins en Grande-Bretagne. En 1965, aux États-Unis, on trouve 30 % de femmes en programmation. En 1982, 35 % des emplois d’informaticiens en France sont occupés par des femmes. Aujourd’hui l’importance du traitement et de l’analyse des données et l’avènement de l’intelligence artificielle font que seulement 12 % de femmes travaillent dans ce secteur en France.

Comment favoriser la mixité dans le numérique ?

La sous-représentation des femmes dans le secteur du numérique représente une régression sociétale porteuse d’inégalités et elle a un coût économique.

Aujourd’hui, le secteur numérique est l’un des moteurs de l’économie, avec des entreprises qui connaissent des croissances importantes et transforment la société. C’est le secteur qui générera le plus de nouveaux emplois dans les années à venir : l’emploi dans le numérique progresse 2,5 fois plus vite que dans les autres secteurs. En exclure les femmes est dommageable, car cela les priverait d’opportunités d’emploi dans un secteur en forte croissance, aux statuts plus stables, aux perspectives de carrières prestigieuses et fortement rémunérées.

De même, d’un point de vue économique, selon la Commission Européenne, si les femmes occupaient autant d’emplois que les hommes dans le numérique, il s’ensuivrait un gain d’environ 9 milliards d’euros par an pour le PIB européen.

Quant à la France, la parité dans le numérique générerait 10% de PIB supplémentaire d’ici à 2025 selon une étude de McKinsey

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Manifeste pour un monde digital inclusif

Les entreprises signataires  du Manifeste pour un monde digital s »engagent à respecter chaque année des objectifs de mixité en termes de : pourcentage de femmes participant aux formations ou cursus universitaires liés au digital, part des femmes dans les recrutements, féminisation des équipes (photographie du résultat obtenu), financement de projets portés par des équipes mixtes (pour les banques ou les grandes entreprises qui soutiennent des startups ou des projets innovants en interne).

Télécharger le Manifeste pour un monde digital inclusif.

 

 

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Le Forum de la Mixité: 1er salon BtoB « dans…

Le 21 décembre dernier avait lieu à Paris le « Forum de la mixité », salon BtoB organisé pour la deuxième année consécutive par « Connecting Women », agence de consulting et de communication au féminin. Cyberelles était bien sûr au rendez-vous.

Les trois mots clés de ce salon dédié à la réussite féminine : s’informer, se former, networker. S’informer grâce à la présence d’une soixantaine d’exposants : institutionnels, entreprises, écoles, universités, consultants et réseaux engagés sur la mixité. Se former en assistant à certains des 20 ateliers réservés aux exposants et à leurs invités pour faire le point avec les meilleurs experts du moment sur les thématiques clés. Networker, grâce à la présence d’experts du monde politique, de l’entreprise et du monde académique, mais aussi de femmes cadres, cadres sup, dirigeantes, entrepreneures et hommes investis sur le sujet, et enfin de responsables de réseaux de femmes. Les trois « Business Quick Meeting » de la journée, organisés par AG2R La Mondiale, étaient aussi l’occasion rêvée de partager ses pratiques et d’enrichir son carnet d’adresses, par des rendez-vous informels et rapides autour d’une table.

 

Cyberelles a assisté à plusieurs ateliers dont Leadership et Visibilité. Le principe de ces ateliers, animés par deux experts de la thématique, est de laisser au maximum la parole à l’audience, afin que les participants et participantes échangent sur leurs expériences, les initiatives prises par leurs entreprises ou leurs réseaux, mais aussi leur ressenti sur le sujet. Dans le premier atelier, on constate que chacun a sa définition du leadership : autorité pour les uns, charisme pour les autres, tous n’évoquent pas les mêmes qualités pour constituer cette capacité à fédérer une équipe autour d’un projet. Là où certains y voient surtout des compétences techniques, un travail de communication maîtrisé, d’autres parlent de leaders « inspirants », dont le charisme semble inné et qui emmènent leurs équipes par leur « vision ». D’où cette interrogation : le leadership peut-il se travailler ? Est-ce une aptitude innée ou acquise ? Les deux animatrices amènent peu à peu les participants vers ce constat : le leadership repose bien souvent sur une bonne estime de soi. Et c’est là que le travail profond sur soi diffère selon les personnes, plus ou moins confiantes en elles-mêmes. De nombreux ateliers ont vu le jour ces dernières années pour aider les professionnels, et notamment les femmes, à améliorer leur leadership. Qu’ils soient innés ou acquis, les piliers du leadership sont des qualités unisexes qui se travaillent et se perfectionnent, même si chacun est ensuite libre d’avoir son « style » de leadership.

Remplies d’optimismes sur notre capacité à acquérir du leadership, nous avons ensuite assisté à l’atelier Visibilité. Tout a commencé par un constat assez alarmant sur le peu de visibilité des femmes, en tant que professionnelles, dans les médias : à la radio, seules 23 % des experts interviewés sont des femmes, ce chiffre dégringole à 18 % à la télévision et à 17 % dans la presse papier. Ce manque de visibilité se retrouve dans les entreprises où les femmes hésitent bien souvent à faire parler d’elle et à « signer » leur travail : leur perfectionnisme et leur peur de sembler arrogantes les empêchent souvent de s’exprimer publiquement. D’après plusieurs enquêtes, les femmes accordent plus d’importance au « savoir-faire » qu’au « faire-savoir », contrairement à la plupart de leurs homologues masculins qui ne négligent pas leur visibilité et leur notoriété. Les femmes, souvent centrées sur l’opérationnel et le résultat, perdent souvent de vue qu’être « connue » n’est pas toujours loin d’être « promue » : d’où l’importance de soigner sa visibilité, tant en interne qu’en externe. Tout comme le leadership, la visibilité repose sur des qualités à mettre en œuvre, afin d’optimiser son image au quotidien. L’atelier a ainsi énuméré les moyens possibles pour se faire connaître, de manière appropriée, au sein de l’entreprise comme dans son réseau externe et jusque sur la toile, par l’intérêt porté à son e-réputation.

 

Pour poursuivre la réflexion sur les thématiques des ateliers, la librairie Violette & Co proposait de nombreux ouvrages : parmi les auteurs, citons Catherine Vidal, Geneviève Fraisse ou Alain Piot. Neurobiologie, philosophie, sociologie : la mixité s’envisage par tous les modes d’approche et de pensée. Certains auteurs étaient d’ailleurs présents pour une séance de dédicace voire débattre sur leurs livres aux titres évocateurs : Les mecs lourds ou le paternalisme lubrique, Guide de l’auto-coaching pour les femmes, Devenir mère et réussir sa vie professionnelle, La génération Y par elle-même, etc.

Cette deuxième édition du Forum de la Mixité a connu un franc succès. Loin de penser à la fin du monde, de nombreuses participantes et même quelques participants sont venus envisager un avenir toujours plus égalitaire. Nous attendons avec impatience la prochaine édition !

 

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